Plaie N° 2 : l’endettement
Chère lectrice, cher lecteur,
J’ai vraiment le sentiment qu’on tourne en rond.
La révolte des Gilets Jaunes a démarré en opposition à une nouvelle taxe.
Quelques mois plus tard, il fait peu de doute que la réponse du gouvernement sera plus de dépenses ce qui engendrera inévitablement une volée de hausses de taxes et d’impôts.
Tout le monde le sait et ça semble « normal ». [1]
Finalement, les finances de la France semblent dans un cul-de-sac.
Nos finances à vau-l’eau
Malgré :
- un message parfaitement clair et audible de la part des Gilets Jaunes,
- les évidences d’une pression fiscale démentielle,
- l’émigration de nos jeunes bien formés et de nos « riches » ,
- la pole position de la France comme le plus grand enfer fiscal de l’OCDE ! [2]
On continue avec la même recette : acheter le calme via de nouvelles dépenses… et plus d’endettement.
Car les caisses sont vides et ces nouvelles taxes n’empêcheront pas le déficit de se creuser.
La dette n’est pas un problème… semble-t-il.
Certains économistes affirment qu’en réalité la dette de l’Etat n’est pas réellement une charge pour la prochaine génération. [3]
Ils soulignent le fait que c’est un « investissement pour l’avenir ».
Mais cela n’est valable que si cette dette finance des choses utiles qui génèrent de la richesse (économique, sociale, etc).
Et, malheureusement, la réalité est que l’argent public est souvent mal dépensé.
À ce moment-là, le retour sur investissement est précisément de zéro…
Quand il n’est pas carrément négatif à cause des effets pervers de nos politiques publiques.
L’art de dépenser
On va me taxer de « réac ».
Mais j’ai beaucoup de mal à voir l’investissement pour l’avenir quand on dilapide l’argent public.
Un exemple parmi tant d’autres, les projets artistiques :
- Des millions dépensés pour des godemichets géants, en plastique ou en chocolat [4],
- Un lampadaire en forme de cœur pour 650 000 € [5],
- Des pneus de tracteur plaqués or (oui, en OR, monsieur !!!) à l’Opéra de Paris [6]
Les artistes revendiquent ces démarches qui « font réfléchir ».
Je ne suis pas là pour juger de leur démarche et encore moins de l’art contemporain en général.
Mais je demanderais qu’on arrête de prendre l’argent des français pour le mettre dans la poche d’artistes « contemporains » qui veulent « faire réfléchir » !
Il suffirait de choquer la « bourgeoisie » et de transmettre la facture.
Un peu facile, non ?
La culture n’échappe pourtant pas aux règles économiques, les galeristes en savent quelque chose.
À mon sens les politiques feraient bien de mettre l’argent du contribuable là où il aura le meilleur impact… plutôt que de financer des artistes douteux pour s’enorgueillir d’être de bons mécènes !
Des projets informatiques plus chers que les économies qu’ils permettent
Même les projets « utiles », qui devraient améliorer le fonctionnement de l’Etat et aider à réduire la dette, finissent par la creuser.
Ainsi, le projet informatique de refonte de l’outil ONP (Opérateur National de la Paye) est un naufrage parmi tant d’autres.
Son coût : 346 millions d’euros dénoncés par la Cour des Comptes comme, je cite, des « ressources dépensées en pure perte ». [7]
Ce n’est qu’un exemple.
Le logiciel Louvois, qui gère la solde des militaires : des centaines de millions d’euros pour un programme qui ne marche pas et a versé à tort plus de 500 millions d’euros ! [8]
Le Ministère des Armées court encore après les soldats pour être remboursé…
Ces projets ne sont PAS utiles et ne font que creuser le déficit de l’Etat.
Parler d’investissement pour l’avenir ne se justifie donc pas à mon avis.
Ces dépenses qui sèment la discorde
Une dette élevée réduit d’autant la marge de manœuvre des gouvernements suivants qui ne pourront plus y recourir en cas de problème.
Le budget n’est pas à l’équilibre depuis Giscard !
Les gouvernements de droite comme de gauche n’ont fait que l’agrandir. [8]
Pendant que les allemands faisaient des cures d’austérité, en France on dépensait à tout va.
Résultat : on divise les français entre ceux qui ont profité hier, vont profiter aujourd’hui et les plus jeunes qui devront les payer demain.
Les jeunes contre les seniors ?
Les jeunes des classes moyennes et modestes se retrouvent désabusés et se demandent pourquoi
- leurs parents ne payaient que 34 % de prélèvements obligatoires,
- alors qu’eux en paient plus de 46 % (et cela augmente régulièrement !). [9]
De l’autre côté, les seniors se demandent pourquoi la jeune génération ne parvient plus à soutenir une maigre retraite qui leur permet pourtant à peine de joindre les deux bouts.
Non, décidément les déficits et la dette sont des problèmes qui semblent avoir été conçus pour opposer les citoyens entre eux plutôt que de les rassembler.
Un peu d’austérité… et de relance par l’investissement
Je préconise depuis longtemps l’austérité sur le train de vie monarchique de l’Etat…
Mais la relance par l’investissement d’une économie sclérosée par le fantasme de l’équilibre.
Et vous, qu’en pensez-vous ?
À votre bonne fortune,
Frédéric Duval
Sources :
[3] https://scholarship.law.gwu.edu/cgi/viewcontent.cgi?article=1025&context=faculty_publications
[4] https://www.lexpress.fr/culture/art/l-affaire-de-tree-le-plug-anal-de-la-place-vendome_1613245.html
[6] https://www.europe1.fr/economie/Pour-faire-des-economies-l-Etat-a-gaspille-346-millions-770972
[7] https://www.franceinter.fr/emissions/secrets-d-info/secrets-d-info-27-janvier-2018
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