Témoignage d’expatriation
Chère lectrice, cher lecteur,
Vous avez été nombreux à m’écrire sur cette question de l’expatriation.
J’ai reçu de nombreux témoignages troublants sur la réalité des familles françaises et du départ de leurs enfants.
Souvent, vos commentaires sont plus parlants que mes graphiques et explications.
Je voulais vous partager ces témoignages.
J’en ai sélectionné deux qui ont accepté que je les diffuse.
Ses deux fils sont partis à l’étranger
« Bonjour Frédéric,
Je vous lis régulièrement.
Je ne peux qu’approuver ce constat pour le vivre moi-même au plus proche de ma famille. Mes deux fils de 27 et 29 ans vivent tous les deux à l’étranger. L’aîné, est cadre commercial dans une grosse start-up allemande du secteur informatique à Berlin et le cadet ingénieur logistique chez un leader européen du secteur industriel à Vienne.
Comme vous dites, ces jeunes se plaisent à l’étranger, et ils ne reviendront que si les conditions s’améliorent en France. Ce qui est grave, c’est que l’Etat investit pour eux et que ce sont d’autres pays qui en profitent.
Mes deux enfants sont passés par des classes préparatoires publiques qui coûtent cher au contribuable et l’ingénieur est sorti des Arts et Métiers, une école publique.
Pourtant, la France met les moyens pour dynamiser l’économie française : le statut de V.I.E. (Volontaire International en Entreprise) est unique au monde. C’est un eldorado pour les entreprises. En passant par Business France, elle leur permet de développer leur marché à l’étranger en embauchant de jeunes diplômés sur place (le nombre de jours de présence en métropole est limité et sous le contrôle de Business France) sans charges sociales, tout en offrant à ces jeunes des trimestres pour la retraite !
Mes deux enfants ont bénéficié de ce dispositif et auraient bien aimé rester dans des sociétés françaises : une grosse start-up informatique pour l’un et un constructeur automobile pour l’autre.
La start-up française s’est fait racheter par une société américaine au moment où mon aîné devait signer son CDI. Quant au constructeur automobile, il contourne l’objectif du dispositif ; il exploite les VIE en rotation mais ne les embauche pas.
Bilan : mes enfants sont aujourd’hui en CDI dans de belles entreprises locales avec un salaire supérieur à ce qu’ils auraient en France à leur âge (Berlin et Vienne ne sont pas Prague). »
La preuve par l’exemple…
La loi du travail française est extrêmement restrictive et, contrairement à la plupart des pays voisins, il est très risqué pour un employeur de faire signer un contrat en CDI.
Toutes les mesures type VIE n’enlèveront pas ces problèmes-là.
Un jeune qui ne souhaite pas enchainer les CDD et être perpétuellement dans un stade précaire n’a pas d’autre choix que de s’expatrier.
Sa fille a trouvé le bonheur ailleurs
« Ma fille Lauriane a quitté la France le 1 juillet 2015, ne trouvant pas mieux qu’un smic avec un BAC plus 5.
Elle a eu une opportunité de Partir avec un échange étudiant avec un contrat de deux fois 6 mois, et au bout de 7 mois, elle a réussi à se faire embaucher par un groupe Italien ayant passé une annonce sur Facebook, trois semaines plus tard le groupe Italien l’a embauchée et lui a obtenu un vrai permis de travail officiel, et depuis un an elle a été débauchée par un chasseur de tête qui l’a repérée sur Linkedin, elle est très heureuse et pour le moment ne veut plus revenir.
Elle vit et travaille à Hongkong et aujourd’hui elle travaille pour un magazine qui s’appelle xxxxxxxx et sa position dans la société est account director, je suis très fier elle s’est débrouillée toute seule, n’a rien demandée à personne, le seul problème je la vois très peu, elle n’est pas restée ici, elle ne voulait pas être une chômeuse et vivre au crochet de la société. »
Ce témoignage montre les difficultés pour la famille de voir ces jeunes partir.
Quand on est parent, on n’a pas l’envie d’être loin de son enfant.
Assister à la vie de son jeune adulte comme une émission par épisode téléphonique n’est vraiment pas agréable.
Mais il est infiniment préférable que son fils ou sa fille trouve sa voie ailleurs plutôt qu’il ou elle se détruise dans la précarité en restant ici.
L’objectif de tout parent est de voir son enfant voler de ses propres ailes.
Un constat d’échec
Plusieurs personnes m’ont dit que le ton « négatif » de mes emails n’aide pas beaucoup.
C’est vrai, il est plus facile pour moi de faire un constat que de changer la politique de ce pays.
A vrai dire, je n’ai pas l’intention de me lancer en politique.
J’ai déjà expérimenté ce jeu et ça ne m’intéresse vraiment plus.
Cependant, j’essaie par ces lettres et par les dossiers que nous proposons, de vous aider à être dans l’action.
Ces témoignages soulignent le manque de débouchés en France MALGRÉ les études supérieures et les diplômes.
Les politiques disent « c’est comme ça, c’est la conjoncture ».
Mais vous voyez bien que ce n’est pas le cas partout !
Tout n’est pas perdu
Au final, la SEULE chose que l’on peut véritablement changer c’est SA vie et SES décisions !
J’aimerais bien pouvoir influencer le parlement et dépoussiérer les montagnes de lois absurdes de ce pays.
Mais soyons honnêtes… Ce sont des facteurs sur lesquels nous n’avons que très peu de prise.
On doit globalement accepter de vivre et faire avec.
Ce n’est pourtant pas un constat d’échec, seulement l’acceptation du fait qu’il faut mettre son l’énergie sur ce que l’on peut réellement changer et qui aura un véritable retour sur investissement.
C’est pour ça que je vous propose des conseils qui vous permettent de vous préparer aux dures réalités que nous observons ensemble.
Et qui pourraient même vous éviter d’avoir à vous exiler à l’étranger pour travailler…
Laisser un commentaire